mercredi 8 février 2017

NORNE


Urdr

Elle contemple qui vient, qui s'est issue de ses reins. Asperge du blanc et d'eau fraîche la sève qui coule à flots, comme des rayons en vortex depuis l'intérieur de son rond domicile, et fait jaillir de toutes parts à partir des immenses flocons de la ceinture d'Oort, à précipiter sa joie vers le noyau d'elle-même. 

Encore un destin. Une particule de poussière arrosée d'humide et d'affection: des êtres qui naissent et luttent tel qu'elle eût souhaité! Ou tout au moins espéré...des soupirs et des sanglots terribles qui accouchent de l'heureuse gloire et du crime perfide. De la Beauté ineffable et de la terreur qui rend laid l'extreme et juste idéal. Ici dans cette boule de mélange ambigu.

Elle murmure l'octave des enjeux synchrones: le roulement étourdissant à travers les plis de l'air et de l'azote environnants. 

Une résonance comme un mantram de multiples  voix qui rehaussent l'éclat de l'être vivant, ou sinon abaisse telle une coiffe qui pèse lourde dans sa descente, l'antique grandeur de notre aïeul!

Un incident suggéré dans un conflit sans cesse accaparé de vues intrépides. Se disputent le haut et le bas, ad eternum.



Qui prime, dans ce désert de couloirs? Quelle âme perce la coque blanchie? Dont la dégénérescence dégrade depuis des temps inachevés l'intime démarche des sourires peintes sur du bois vernis?

De l'eau pure et de la terre blanche conserve l'Arbre d'Yggdrasil. Et c'est Urdr la Shakti qui anime dans le flux de ses nerfs la belle écorce du frêne robuste dont les rameaux souples soulèvent la vaste coupole étoilée.

Je suis l'aigle qui des ailes bats le vent. Je fouette et suspend l'esprit au sommet du Monde.

Elle annonce ce qui vient est venu et adviendra: le destin, l'être et le mode opératoire: qui est  vivre avec hommage et respect! 

Ou bien mourrir avec griefs sans honneur!