jeudi 19 novembre 2015

le glissement des plaques tectoniques





Le glissement du plan, de ses continents qui voyagent à la dérive et ne se rencontrent jamais, inlassables dans leur direction immobile. Une croix les fige, les immobilise implacable avec sa rigueur qui persiste imperturbable. Comme des grains de sable qui s'écoulent sans arrêt, ne remplissent à jamais l'aire des attentes où l'Être façonne et retouche sans se lasser tel un Dieu qui en dépit de ses travaux culmine l'effort de son ardeur devant ses propres yeux fidèles! Heureux de hisser le tout comme un trophée que seul avec lui-même il peut remporter, puis admirer. Dans l'arrière scène qu'il mis tant de peine à accepter.

Jadis, sa vision jubilait. Son regard personnel sondait l'inéluctable. L'abîme lui fut loyal. L'âme était au repos.

Ni la sagesse ni non plus la moindre manifestation d'idiotie n'était pourtant à son égard, perceptible. Un Âge pour un autre et encore, dans l'Eternel intemporel, la mécanique disposait en son opération rituelle, continue l'inévitable flux selon et d'après un principe primordial. 

Qui a retenu mon regard. Qui peut contraindre mes souhaits?

Le coeur conscient défie toutes les prémices contraires. Le combat de la chair prédestinée s'offre passive. Les ondes sont des courants mis en oeuvre, prévus par les parois de l'esprit intellect : leur démarche je l'ai vue se heurter contre le battement des poitrines que je crée.

Hélas tel est le sort des issues escomptées, tantôt je me retire et je me ravise. Je mets tout en question sauf ce vent qui parfois souffle à travers chênes et peupliers qui dépourvus de rien espérer ne lâchent pour rien leur verdure fanée.

Les continents fuient vers le pôle. Ils désirent avec la totalité de leur mouvement terrestre le sommet. Néanmoins l'axe de leur trajectoire stagne l'agression du grossier.

Belle étoile. Au-delà de l'hideux. Maris stella, guide le pilote, audacieux qui vogue dans l'immensité stellaire sur ce notre terre accidentée!

Le soleil cache quand il se lève, le vrai. La lumière de ce Monde est une ténèbre dont l'opaque voile aveugle l'oiseau des purs. Le soleil construit et détermine toutes les numériques possibles qui enlacent et s'enlacent sur la surface corporelle des hommes miroités.

Le peuple qui m'appartient se débats! Et dans le trivial se régale de ses turpitudes harcelantes! Jamais fatigué de sa clameur et de son arrogance. 

Debout je suis intrépide, imperceptible.

Le littéraire, le politique le scolaire et le laboureur courent indulgent de leurs pensées narcissiques vers le précipice du leur néant inventé. Continents de calamité. L'impuissance étalée sur la table sacrée de leurs aïeux respectifs. Spectres d'un fantôme civilisateur en ruine recouvert de gloire et de hantise!